La curiosité est un vilain défaut… ou pas!
J’ai quelques compagnons de pêche qui pratiquent assidûment la pêche de la carpe. Évidemment, j’avais cette image négative du carpiste fainéant qui patiente des jours durant, pour finir par toucher un poisson sans même bouger.
Durant l’été, l’année dernière, je me suis emmerdé au leurre. La pêche était difficile, particulièrement pour le sandre du bord. Du coup, la rivière, le fleuve, n’étaient plus si attirants. J’ai commencé à déserter les rives. Eh puis, mon pote m’appelle. Il me dit de le rejoindre pour une session du soir. Bof… bon. Je n’ai rien à faire. J’y vais.
On passe une super soirée. Ça change! Pêcher de nuit, discuter, prendre son mal en patience, boire un bon thé ce n’est pas dans mes habitudes.
La douceur des températures en soirée, lorsque la journée la canicule frappe, en fait, c’est un bonheur. Ajoutez à cela une carpe très combative, et vous avez tous les ingrédients d’une pêche réussie.
Cette soirée est un déclic. Le lendemain, fort des quelques conseils du poto, je prends une canne à leurre, un moulinet 3000 tours et je fais ma première session carpe. Je lance, desserre le frein au maximum. Au bout de deux heures, d’un coup, la fameuse déroule. Zzzzz… je sors un poisson énorme.
Une carpe, qui avec le recul, devait faire ses 12 kg. Pour vous dire à quel point c’était inespéré, je n’avais pas le matos, ne serait-ce que pour prendre une photo.
J’achète une canne et un moulinet, pour un prix très raisonnable, et quelques bouillettes.
Je suis néophyte. Je fais donc des montages simples. Un corps de ligne en nylon. Un gros nylon est nécessaire, la rivière étant remplie de moules, de vélos et autres trottinettes. Un bas de ligne de 3x ma longueur de canne en nylon renforcé. Un plomb in-line de 50 grammes (à peine… hein les carpistes), et un hameçon simple fort de fer.
Pour accrocher ma bouillette, je fais un trou au milieu, et je passe un fluoro en 30 centièmes. Pas de nœud sans nœud. Je ne sais pas faire. J’attache ma bouillette avec un nœud de cuillère. Et hop! Un autre noeud de cuillère pour attacher le fil de la bouillette directement à l’anneau de l’hameçon. Je suis devenu le roi de la débrouille. Mes montages sont à la limite du ridicule. Mais force est de constater que ça fonctionne bien. Je ne fais que des sessions rapides. 4h max. Du coup j’amorce peu. Deux poignées de bouillettes. Une tout de suite, et une à la fin de la deuxième heure.
De mai à fin octobre c’est royal. Moi qui pèche le sandre, je suis peu habitué aux gros combats. La carpe, à ce niveau là, c’est juste parfait. Même avec une petite carpe, en rivière, le combat sera épique!
Sachez aussi que c’est une idée intéressante pour partager sa passion.
pendant la pêche, je peux discuter avec mon fils, lui apprendre les bases, mais aussi lui consacrer du temps pour autre chose.
Il se plie au jeu, vient avec moi. Ça lui plaît! Maintenant, c’est lui qui me demande d’aller pêcher.
Par contre, juste un truc. Fabriquez-vous un tapis de réception. Moi je l’ai fabriqué avec un tapis qu’on met sous les petites piscines portables pour gosses. C’est con, mais la carpe est un poisson lourd. Sur les bords vous allez la déchirer si vous ne prenez pas le temps de la mettre à l’abri du sable, du béton. Faites attention aussi aux nageoires pectorales quand vous la posez au sol, sur le tapis.
Il paraît que les leurristes ne s’entendent pas avec les carpistes. Encore une espèce de compétition à deux balles.
La carpe c’est merveilleux. Signé, un leurriste.
SOMMAIRE:
Accueil
premier article: Les brochets auxquels on ne s’attend pas
https://fishlapeche.wordpress.com/2018/10/23/les-brochets-auxquels-on-ne-sattend-pas
article 2: Silure au drop shot et en ultralight: l’imprévu était de taille
article 3: Belles perches au finess: ma version de l’histoire
https://fishlapeche.wordpress.com/2018/10/25/belles-perches-au-finess-ma-version-de-lhistoire
article 4: Les leurres: la machine à cash ne sert pas le pêcheur
https://fishlapeche.wordpress.com/2018/10/25/les-leurres-la-machine-a-cash-ne-sert-pas-le-pecheur
session du 30 octobre 2018: une heure de pêche/ une masta perche:
https://fishlapeche.wordpress.com/2018/10/30/les-30-octobre-2018-une-heure-de-peche-une-masta-perche
article 5: Le Tarn ou la Dourbie: le chevesne ou la truite!
https://fishlapeche.wordpress.com/2018/11/07/le-tarn-ou-la-dourbie-le-chevesne-ou-la-truite
article 6: le sandre au leurre du bord: trouver le fantôme de nos eaux
article 7 Sandres d’automne et du bord
https://fishlapeche.wordpress.com/2018/12/20/sandres-dautomne-et-du-bord
article 8 et si réussir l’ouverture, c’était ça…
https://fishlapeche.wordpress.com/2019/03/08/et-si-reussir-louverture-cetait-ca
article 9 La truite en AAPPMA de Faucigny, Haute-Savoie, pendant l’été: Arc sur arc
article 10 le gros barbeau qui se prenait pour un sandre
https://fishlapeche.wordpress.com/2019/09/09/le-gros-barbeau-qui-se-prenait-pour-un-sandre
Article 11 le sandre au leurre du bord: faire un coup! rétrospective de la saison 2019
https://fishlapeche.wordpress.com/?p=433
article 12 Un leurriste à la carpe. La petite infidélité au carnassier
Article 13 l’été, le brochet et les petits leurres
https://fishlapeche.wordpress.com/2020/09/30/lete-le-brochet-et-les-petits-leurres/
photos de sessions
https://fishlapeche.wordpress.com/2019/09/26/photos-de-sessions
mes recommandations média:
https://fishlapeche.wordpress.com/2018/10/26/mes-recommandations
Le permis interfédéral ne suffit pas, et il faut s’acquitter de 19 euros 60 supplémentaires pour pêcher dans les cours d’eau de l’AAPPMA de Faucigny pendant une semaine.
que l’empoissonnement régulier effectué par l’APPMA porte ses fruits. Le premier lac que je pêche, je le fais pour prendre confiance. Il s’agit du lac à GANNAZ, en plaine. Je suis équipé en tresse, en 8/100, avec un fluorocarbone en pointe en 25/100. De grosses truites arc-en-ciel se baladent au bord, sans aucune crainte de l’homme… En gros n’importe qui possédant un leurre peut se faire plaisir. La seule difficulté, c’est que les poissons sont tellement bien nourris en pisciculture, que le leurre, pour eux, c’est du boulot à aller chercher…
Le deuxième jour, je décide de commencer réellement à pêcher. Je change donc de spot, pour essayer de trouver des poissons un peu plus éduqués. Direction Chamonix, pour une tentative sur le lac des Gaillands. Ce plan d’eau se situe face aux montagnes encore enneigées en août… Splendide. Le paysage est époustouflant. Rien que ça, ça vaut le détour.
La gestion des plans d’eaux semble d’abord obéir à une logique de quantité. Je ne sais pas trop ce qu’il faut en penser. D’un coté, on permet au plus grand nombre de pêcher, sans affecter la population autochtone de truites sauvages. De l’autre, on produit des poissons obèses dont la présence a forcément une influence sur les autres espèces du secteur. Ce qui me vient à l’esprit, c’est que cela manque d’authenticité à l’inverse des gorges du Tarn, où les prises étaient moins nombreuses et plus petites, mais tout simplement sauvages. (
Silures, brochets, grosses perches… et sandres. Tous ces carnassiers se côtoient de par chez moi. Il y a de la concurrence. Le truc avec le sandre, c’est que le monsieur est bien souvent le dernier à mordre à chaque coup. Pour le trouver c’est assez simple en fait. Je regarde ce que font les pêcheurs du coin. Je les observe. Et je fais exactement… l’inverse. 
Il est impossible de pêcher le sandre sans se spécialiser. Pour avoir des résultats concrets, je m’impose une discipline, celle de la solitude. Je suis seul sur les bords de l’eau, dans la conception de mes montages, ou même avec les leurres que j’utilise
Mais elle peut être si différente d’un jour à l’autre, et dépend malheureusement beaucoup de l’état d’esprit du pêcheur. Fatigué, je ramène mollement et inversement lorsque je suis trop excité. Trouver le poisson, c’est trouver son état d’esprit. Pas se contenter du nôtre. Il faut se forcer, pour éviter toute mécanique personnelle et habituelle, afin de s’adapter au moment et au sandre. Des poissons actifs ne réagissent pas du tout de la même façon que des poissons léthargiques.
Ses habitudes ne sont pas le fruit du hasard. 
Le sandre choisit ses moments, notamment en présence du silure. Les espèces de carnassiers ont appris à se fréquenter, et à se laisser de la place. Le silure règne une bonne partie de la journée, mais si vous pêchez juste, vous trouverez le créneau sandre. Autre rituel sympa, lorsque je pêche tôt le matin, j’observe le passage de relais entre les petits sandres et les grosses perches. Quand la journée est bonne et sur une heure de pêche, J’enchaîne deux ou trois sandres de 50 cm, et des fois, je finis par une magnifique perche de 40 cm. Il existe un moment extraordinaire à observer pendant 15 minutes. Ce sont ces quelques touches restantes de sandres qui se mêlent à celles des perches. Cela devient alors un vrai jeu de déterminer l’espèce à la touche…
Un sandre qui devait être aux alentours de 80 cm ou plus (80 cm, là où je pêche c’est gigantesque). J’ai cassé lamentablement, car je commence à choper l’habitude des 40-60 cm, et je ramène trop vite… Je vous l’ai dit. A la pêche il faut savoir se débarrasser de ses habitudes. En tout cas moi, je l’ai payé cher… Mais ce n’est que partie remise!
Lorsqu’on a jamais pris de sandre et qu’on ne le trouve pas… Car on finit par croire que c’est une légende…
l s’en sert donc logiquement, pour attaquer ses proies dans l’obscurité. Deux choses favorisent l’obscurité: l’heure de la journée et la turbidité de l’eau. Moins on voit, mieux c’est. Je croise souvent des pêcheurs qui me disent qu’il n’y a plus de sandre… Non non messieurs, il y en a! Mais l’eau est plus claire que les décennies passées… Cherchez-les plus loin.
Comment un même poisson peut-t-il adapter les heures de son alimentation différemment de chaque coté d’un pont? C’est tout simplement prodigieux. Alors je me comte peut-être de petites fables, mais cela s’est vérifié très longtemps.
J’ai cru en tous ces nouveaux leurres et j’ai cru les anciens. j’ai d’abord suivi tous ces dogmes.
Belle. Rebelle. Je l’attrape sans comprendre vraiment, mais je crois que je n’ai jamais été aussi discret face à un cours d’eau. Ma canne tremble, sous les coups de tête de la reine. Elle a une vigueur unique, de celles dont les sauvages ont le secret. Ce n’est pas un monstre, mais elle est sauvage! Madame se respecte. Le temps d’une photo et la voilà à l’eau. Le pêcheur passe sa vie au bord de l’eau pour ces 2 minutes là.
Depuis un moment, sur les quais de ma ville, des jeunes se baladent une canne à la main, et un petit sac dans le dos. Ils arpentent les bords, en mode streetfishing, relâchant toutes leurs prises et ça , c’est cool. Leurs prises justement, elles sont nombreuses, et souvent ce sont des perches. leur robe est tout simplement splendide à dominante de vert et de rouge et varie selon leur habitat.
La traque de la perche est très simple. N’importe quel leurre convient. Cuillère, spinner, leurre souple (le finess particulièrement sur mes spots), poisson nageur… Elles sont voraces, et ne font pas preuve de prudence excessive. C’est à se demander comment la perche peut appartenir à la même famille que le sandre… Il faudra bien sûr trouver le poisson dans la couche d’eau. C’est le plus important. Ensuite seulement, on déterminera le leurre à utiliser.
Si je devais conseiller une pêche pour la perche, je n’hésiterai pas. un finess de 3 pouces, sur un tête plombée la plus légère possible. Maintenir le leurre légèrement décollé du fond et sautillant (sur place d’ailleurs) par petites saccades. Ne pas hésiter à le poser au fond de temps en temps. En fait, je pêche la perche comme je le ferai au drop shot. L’avantage par rapport au drop, c’est une précision dans les lancers, non négligeable quand on a un poste éloigné et petit en surface. Je ne mets pas d’hameçon texan, je n’aime pas et me demandez pas pourquoi, je ne sais pas. Pas besoin de triple voleur non plus hein, on ne pêche pas le sandre. Cette technique donne de très bons résultats. Une dernière chose néanmoins, si vous êtes sur des fonds très encombrés, le texan sera nécessaire.
de l’eau sur un lac réputé de la région lyonnaise, depuis l’aurore jusqu’aux douze coups de midi. Rien. Pas une tape. Pas une perche. déception totale. C’est bon, je rentre. Dégouté. Eh puis sur le chemin, un petit plan d’eau ridicule. Bon allez, prends toi 5 minutes (genre j’avais pas déjà pris ma matinée), le loulou est avec sa mamie. 1er lancer à la cuillère. BIMMMM cartouche!! joli combat d’ailleurs, car je ne pensais pas tomber sur tel morceau. Il se bat fort! Un joli brochet de 75 cm. bien sûr reparti à l’eau immédiatement.
Fish la pêche! 