Et si réussir l’ouverture, c’était ça…

Le vent s’engouffre dans Le lit de la rivière. Les premiers rayons de soleil tapissent le courant, par instants. Les chants d’oiseaux résonnent ensemble, sans la moindre interruption, comme pour signifier la fin des hostilités : le printemps arrive. Cette année, les eaux ne sont pas hautes, à peine renflouées par un hiver peu rigoureux. En général, cela donne le ton pour la saison de pêche. Cette année, ça fait peur… le réchauffement climatique commence sérieusement à impacter les rivières, et même un simple pêcheur comme moi ne peut que le constater. Les eaux se réchauffent et sont basses de plus en plus souvent au printemps.

Qu’importe, ce samedi 9 mars, c’est l’ouverture. Je les connais ces pêcheurs. Ils ont profité de la courte fermeture pour réapprovisionner les boîtes à leurres. Je ne fais pas exception, car il faut l’avouer, c’est un plaisir de trouver de nouveaux jouets à tremper. Mais, je l’ai déjà écrit sur le site, (dans l’article https://fishlapeche.wordpress.com/2018/10/25/les-leurres-la-machine-a-cash-ne-sert-pas-le-pecheur), l’achat inutile, est une façon, pour le pêcheur, de se définir, non pas par sa technique, sa vision de la pêche, mais bien par ce qu’il possède. Il fait fausse route.

Alors, me direz-vous, comment se démarquer ? Comment devenir le pêcheur brillant au lancé parfait? Comment faire pâlir d’envie le voisin bredouille ? La question mérite aussi d’être étudiée… Mais pas aujourd’hui, ni demain.

L’ouverture, c’est autre chose. C’est les retrouvailles. Le premier plaisir. Le dépucelage. La technique, la canne, le leurre, c’est secondaire. Trop de truites sont lâchées, et trop de pêcheurs sont au bord de l’eau pour que je puisse fantasmer record.

Le pêcheur de truite est un poète. Il va aussi aux champignons, il respecte le poisson, il retire les bouteilles plastique de la rivière, il évite de marcher sur les frayères, il teste ses hameçons simples et sans ardillon… Le bon air, l’affût, la traque… les bonnes habitudes ne se perdent pas.

C’est ce mec là que je voudrai être, un peu comme dans et au Milieu coule une rivière en plus moderne. En rentrant de la pêche, j’ai souvent une vie intense, et travailleuse. Alors, l’ouverture, c’est en fait une occasion unique de redevenir le gosse que j’étais. Il ne faut pas se mentir. Les premières fois sont rarement synonymes de pêche miraculeuse. Je m’en fous. Demain, je revêtirai mon costume et je tenterai ma chance. Je ne chercherai pas la technique la plus adaptée. Je ne chercherai pas le record en nombre et en taille. Demain, je reviendrai toucher l’eau, passer un moment hors du temps avec mon fiston, et rêver que je suis un vrai pêcheur. Eh puis, c’est le moment pour moi de transmettre la flamme…

L’ouverture, c’est avant tout se souvenir du pêcheur qu’on a toujours voulu être, et en faire le héro de la journée.

A toi, mon fiston

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premier article: Les brochets auxquels on ne s’attend pas

https://fishlapeche.wordpress.com/2018/10/23/les-brochets-auxquels-on-ne-sattend-pas

article 2: Silure au drop shot et en ultralight: l’imprévu était de taille

https://fishlapeche.wordpress.com/2018/10/24/silure-au-drop-shot-et-en-ultralight-limprevu-etait-de-taille

article 3: Belles perches au finess: ma version de l’histoire

https://fishlapeche.wordpress.com/2018/10/25/belles-perches-au-finess-ma-version-de-lhistoire

article 4: Les leurres: la machine à cash ne sert pas le pêcheur

https://fishlapeche.wordpress.com/2018/10/25/les-leurres-la-machine-a-cash-ne-sert-pas-le-pecheur

session du 30 octobre 2018: une heure de pêche/ une masta perche: